vendredi, juin 25, 2004

( METALLICA - Parc des Princes - 23/06/2004 ) Tu as raté le concert du siècle? Quel dommage! Oui, je le confirme tu as raté un truc monstrueusement gigantesque (et encore ce mot est loin d'être une transcription réelle de la réalité) C'est juste un truc colossal à vivre. C'est bon j'peux mourir. Le fan de Metallica est un être particulier, faut le savoir. Etant la première à rigoler bien fort devant un mec de plus de 9 ans qui porte un tshirt avec le nom de son groupe aaaaaadoré peint avec des couleurs douteuses (le top du top étant atteint par le tshirt Guns'n roses), j'étais partagée entre la joie d'une bonne poilade en perspective, sachant pertinement que je me rendais dans un lieu où la concentration de tshirt ambulants tous plus laids les uns que les autres atteindrait 100%; et un mal à l'aisisme, craignant de ne pas me sentir du tout à ma place. Et bah tu sais quoi? Le fan de Metallica est désormais mon frère. Le fan de Metallica, malgré ses cheveux longs (et parfois sales) est, quelqu'un de beaucoup plus civilisé que d'autres connards qui s'habillent normalement. Le fan est poli, aimable et même drôle (des fois...) Le fan boit de la bière sans alcool, et respecte son environnement (il jette TOUT à la poubelle). Le fan connait toutes les chansons par coeur, (j'étais entourée d'exemplaires assez impressionnants), chante TRES fort et très faux (en espérant être entendu par son gourou James?), et bouge beaucoup les bras en criant hoy. L'avantage, c'est que les rites du fan de Metallica, à part l'apprentissage des paroles qui est impossible (une heure pour retenir une phrase j'ai déjà eu du mal... "ouakinana never land" c'est tout ske j'ai pu faire), donc les rites sont assez simples, tu tapes dans les mains, tu fais la ola, tu crie "ouéééééééé" à tout, et c'est bon. En fait c'est pas vrai j'avais pas peur. Juste impressionnée. Jamais mis les pieds dans un stade moi! Les grosses réunions populaires de la sorte ne m'attirent pas du tout. Les gros concerts à bercy j'évite. Une petite salle à 200, c'est intime, le mec il joue que pour moi, je préfère. C'est nul ske j'dis. J'vois pas pourquoi je compare. A ce niveau, c'est pas comparable. C'est une claque de watts dans la gueule, de la puissance brute. Obligé tu vibres de partout et quand Robert il prend sa guitare...... Les places? J'avais peur d'être super mal placée. On ne l'était qu'un peu. Un peu trop en hauteur à mon goût, (mais cette soirée pleine d'enseignements m'aura appris qu'à cheval donné on ne regarde pas les dents), situés dans la tribune presse, on avait un petit pupitre, et surtout trop de place, à l'aise blaise. Debout, assis, en l'air, on pouvait tout faire. Info chrono: 14h récupérage à la gare du fan. Et merde! Je vais devoir me taper son tshirt moche sous le nez toute la journée. Promenade, Paris ville magique, bateaux mouche et ces connards de touristes qui font *coucou*. Détail important: 23 juin 2004, à retenir, journée la plus venteuse du siècle. Des rafales de 114 km qui t'envoient des feuilles mortes, des branches, tout ce que les trottoirs peuvent comporter de papiers gras (j'ai eu droit à une boite de Mcdo...), du sable, des pti cailloux, et j'en passe, le tout fouetté dans la tronche et dans les yeux. Un bon-heur! 17h arrivée devant le stade. Avec un trajet en métro rempli de clins d'oeil complices (mais virils) entre porteurs de tshirt Metallica. Rien que cette union me met la larme à l'oeil. Cherchage de l'entrée. Les rues sont bondées, des gens partout, des jeunes voyous rebelles partout partout partout. Ambiance super agréable. En possession d'un billet de catégorie *présidentielle*, on allait pas attendre avec le peuple non plus..... Renseignement pris, on attend devant la bonne entrée, avec l'arrivage permanent de fans tous habillés en conséquence. 18h ouverture des portes. La grille devant laquelle tout le monde attend (depuis une heure et plus) ne s'ouvre toujours pas. ça commence à s'impatienter sévère. Les 3 crs postés avec leur tête de gland, donnent l'info: "circulez, c'est pas une entrée ici". Bien. Ne pas s'énerver. Le fan de Metallica n'étant pas fan du corps policier à la base, c'est pas vraiment avec cet épisode qu'il va le devenir... Surtout quand, paske la meilleure arrive, on nous dit de passer de l'autre côté, de faire tout un détour, pour une fois passé le vrai barrage d'entrée *officielle*, se retrouver juste devant la grille, la dite grille devant laquelle tout le monde attendait. Ya des logiques qui des fois me dépassent. N'étant pas les seuls à venir écouter de la musique, on patiente encore et encore. Munis de places présidentielles mais surtout *presse*, on va demander à la dame assise juste sous un panneau "INFORMATION": on est perdus, c'est par où qu'on rentre? - euh... je sais pas, je connais pas ici, allez demander aux vigiles là-bas. - ... Dans le doute on sait jamais, j'ai quand même revérifié, elle était bien sous un panneau géant INFORMATION. Y a des logiques des fois... J'exhibe ma place qui brille sous les yeux du vigile, qui lui sait. On passe alors la porte "PRESSE", on monte les escaliers "PRESSE", on s'asseoie sur des sièges "PRESSE". Bonheur ultime, on ne voit rien mais on est vachement plus près de la scène que prévu. 19h, début du concert officiellement. 18h45, on est encore dans les escaliers, la première première partie joue déjà. Oh putain de merde!!!!!!! Vite grouille toi!!!!!! Lost prophets. On ne voit vraiment rien. La scène fait 18 km², ils sont parqués sur 2m. Le son est ultra pourri. On ne comprend pas un mot de ce qu'il dit. Déception. Les premiers spectateurs collés devant ne bougent pas. Ils sont pas hués, mais c'est le bide. Avantage, on est 5 dans la tribune, on a 'encore' le droit d'être debout devant et de se chauffer. 20h30 entrée de Slipknot (666 geeeeeenre les pti pédés). Le stade n'est pas encore plein, mais on sent que pas mal de jeunes sont venus pour eux (les 3 pti mecs croisés devant le stade, maquillés en noir qui dégouline? Une sorte de The Crow en mal fait. C'était trop mignonchou...) Slipknot c'est du bruit. C'est des malades mentaux. Des fois j'apprécie le bourrin aussi, et puis dans un stade, on peut pas jouer du pipo c'est sûr, mais là... C'est du n'importe quoi. Le son est certes un pti peu meilleur que le précédent, mais encore très sourd, on entend que leurs tam tam, la guitare c'est toujours pareil (j'me demande si jouer plié en 8 ça l'aide ou pas), on ne comprend rien quand il parle, c'est pas du tout interressant. En plus, les écrans ne sont pas allumés, on les voit en tout petit minuscule, (ça vaut le coup de porter des masques!) et ces cons sont habillés en noir, sur une scène noire. Bref inutile. La première chanson (euh je me demande si c'est le terme) on écoute attentifs. La deuxième, tu réalises le truc quand même, tu rigoles, et tu t'interroges sur ce mouvement permanent de balancier avec leurs têtes. La 3e tu écoutes encore un peu, tu regardes à droite et à gauche aussi, et tu espères "c'est bientôt fini ce bordel?". La 4e, tu commences à soupirer, tu masses tes tempes paske ça commence à lancer et tu comptes les gens dans la fosse pour passer le temps. Quand ils s'en vont, tu revis, et tu te dis qu'un vrai concert entier, c'est pas un cadeau. Juste le point positif, leur bonne participation avec le public, ils bougent pas mal sur toute la scène, vont voir les gens etc... Sympa. (Constat: niveau physique, y doivent avoir des cervicales en béton.) 21h30: le stade est plein. L'impatience à ce niveau c'est plus de l'impatience. L'ambiance est plus que bonne. ça applaudit, ça fait la ola, ça communie, on est tous frères. ça me fout des frissons tellement c'est beau. Accompagnée par un vrai fan pur et dur qui connait tout de tout, qui ne me l'avoue pas mais doit connaitre aussi la date du prochain rdv de Kirk Hammet chez le dentiste, et la couleur du slip de Lars Ulrich, ce fan patient qui a essayé de me coacher toute la journée, de m'apprendre que quand il dit ça, tout le public répète ça, passant outre mes vannes "oué d'accord comme chez patrick Bruel", (poliment je me suis retenue quand ils ont sorti les briquets, mais quand même! J'étais à ça d'ouvrir ma gueule... certains ne sont pas revenus de 1987) il m'explique que pour leur entrée va y avoir la musique du film "le bon la brute et le truand"... Et paf ça loupe pas. Une telle énergie se dégage de la pelouse, du plaisir pur, la chair de poule. C'est parti. Blackened Fuel Sad But True Fade To Black Frantic Holier Than Thou I Disappear Wherever I May Roam St. Anger Creeping Death Battery No Leaf Clover Nothing Else Matters Master of Puppets One Enter Sandman Dyers Eve Seek And Destroy (oui c'est juste pour faire bien, moi non plus ça ne me parle pas) Mon coach m'annonce après chaque PREMIER(!!!) accord (et encore pas en entier des fois)le titre de la chanson. Ok, mais vu que je connais pas et que je retiendrai pas... Ne voulant pas faire pale figure, je chante quand même les 3 mots que je connais par ci par là (nananana... and nothing else matteuuuuuuuuuuuuuuur....) (doyou nana I belong... nananaa disappear...) (st anger nanan my naaaaaaaaame) (masteur!!! masteur!!!), et suis les mouvements de foule "die die die", "hoy hoy hoy", "seek and destroy", "ouéééééééé" etc... Je suis sortie avec la voix légèrement cassée, donnant un peu de crédibilité à ma participation; ça fait plaisir. -Nan mais tu te rends compte!! Ils ont joué ... (je sais plus quel titre)!!!! - Ah, bah oué. Et? - Ils l'a joue jamais en concert!!!! C'est un truc de malade!!!! C'est... c'est.... Je n'ai malheureusement pas pu partager ce bonheur, mais il faisait plaisir à voir, il était tout fou le petit. ça devait sûrement signifier un truc. Y avait du son, y avait des flammes, (je ne parlerai pas de la fumée, qui sur une scène en extérieur ne sert pas vraiment à grand chose), y avait des feux d'artifices. (j'aurais vraiment dû prendre un appareil bordel de dieu!!! Les filles elles sont pas fouillées, et en tribune presse, tu peux amener un bazooka personne voit rien!!) Respect pour tous ces malades en pleine communion intense dans un pogo géant. ça aussi faut voir le truc. Faut voir les pieds voler, faut voir la sécu leur balancer des bassines d'eau pour pas se retrouver avec un tas de cadavres, faut voir les vagues, les bras etc... Je sais pas pourquoi j'en parle. C'est pas descriptible. 2h30 non stop, t'en prends plein la gueule, et tu te concentres bien sur tout, pour ne pas en perdre une miette, pour essayer de tout garder, de tout graver dans ta mémoire de poulet, sachant pertinemment que dans quelques heures t'auras tout perdu. L'avantage c'est que plus le show est énorme, plus ça met du temps à disparaitre. Je suis encore sous le coup là... et j'espère en garder pour quelques jours. 23h45 la sortie, le métro, rentrer, du moins essayer. Un stade qui se vide, ça fait du monde. Beaucoup plus que ce qu'un quai peut contenir. On met le temps, mais on avance, pire qu'en pleine grève. Paske là encore c'est du plaisir, on est tous frères rappelez-vous. C'est l'euphorie, tout le monde sourit, joie et bonheur dans ton coeur. Sur le quai qui se blinde en 10 secondes, tout le monde crie, applaudit, chante, et dit au revoir quand le train démarre. Tout cet amour c'est magnifique. Jusqu'à 4h du mat' on croisera dans les rues des fans. Un sourire, un signe, un pti mot pour dire j'y étais aussi. Je comprends alors l'utilité du tshirt moche, qui permet de passer un message subliminal avec tes congénères, quand on a pas le look barbe + bagouze en forme de têtes de mort. C'est un peu con ske je dis, mais faut vraiment ressentir le truc pour comprendre. Roooh la la c'te fusion!!!! A 5h, il commence à faire faim, la bière étant beaucoup moins nourrissante qu'on peut le croire. Et puis marcher ça creuse. Sauf qu'à 5h, ya pas de manger. Je voulais demander pardon et promis j'arrêterai d'accuser la province de trou paumé, on ne trouve finalement pas TOUT à Paris à n'importe quelle heure. On atterrira bvd des italiens, dans le seul truc ouvert, pour prendre un petit déjeuner dans des fauteuils en velours rouge. Le chic parisien. (c'est sur que le destroy est loin...) - Alors? T'as compris maintenant pourquoi c'est un groupe mythique pour moi? - Oooooh que oui. Je ne me moquerai plus jamais des fans. Enfin ceux de Metallica. Les autres, faut pas exagérer. 6h du mat, je suis cassée, j'ai mal partout, je n'en peux plus. Que dis-je, je suis fourbue (poil au cul). Je vais me coucher. MERCI Madame (qui se reconnaitra) (ps: non finalement, je voudrais mourir après samedi... Le festival que je ne voudrais rater pour rien au monde, mais que je raterai. On fait pas toujours skon veut...) # posted by : A ton avis?.. 01:18